La “fast fashion” est un mode de consommation et de production qui s’est énormément démocratisé ces dernières années dans l’industrie du textile. On en entend beaucoup parler, elle fait partie de notre quotidien. Mais de quoi s’agit-il réellement ? Quel impact a-t-elle sur nos vies et sur notre environnement ?
La “fast fashion”, c’est quoi ?
Avant toute chose, voici la définition de la “fast fashion”:
“C’est une expression anglo-saxonne utilisée pour désigner le renouvellement, le plus rapide possible, des collections d’articles de la mode vestimentaire (…) le plus souvent des produits à prix peu élevés et qui ne sont pas destinés à être conservés d’une saison sur l’autre par l’acheteur. Le but est (…) d’inciter au maximum au renouvellement de la garde-robe du client.”
Plus brièvement, la phrase qui nous indique que les produits “ne sont pas destinés à être conservés d’une saison sur l’autre” résume parfaitement le terme de “fast fashion”.
Désormais elle est présente partout. D’abord dans nos boutiques préférées telles que Zara, H&M, Pull&Bear ou Primark, mais aussi sur internet. En effet, les sites qui vendent des vêtements à petits prix sont désormais bien connus du grand public : Boohoo, Pretty Little Thing, Nastygal et bien d’autres.
Ces marques sont des “pure player”, car uniquement présentes sur internet. Elles fonctionnent sur des principes de stratégie de vente agressive. Un terme qui peut faire peur, mais je pense que tu vas très vite comprendre: le mailing intensif, qui te prévient quotidiennement des soldes en cours, qui te dit “ne manque surtout pas cette vente ! C’est jusqu’à ce soir 00h !”. Les comptes à rebours, les codes promo, les réductions à en perdre la raison… ça y est tu te reconnais ? La pression est installée, et l’on a plus qu’une seule envie : acheter.
La “fast fashion” sur internet est beaucoup plus séductrice que celle en boutique physique, car elle est très facile d’accès. Il existe beaucoup de sites différents, certes, mais sachez que parfois c’est une seule et même entreprise qui se cache derrière. C’est le cas pour les sites précédemment cités: le groupe Boohoo détient Pretty Little Thing et Nastygal.
La majorité de nos marques préférées fonctionnent sur le principe de la “fast fashion » car elles n’ont qu’un seul objectif : VENDRE EN MASSE.
Pour résumer, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une “mode jetable”. Le concept initial est pourtant très séduisant, renouveler sans cesse sa garde-robe et ce à petit prix, le rêve n’est-ce pas ? Mais ce rêve n’est pas si beau qu’il n’y paraît.
Quel est donc l’impact de la “fast fashion” sur notre environnement ?
Le processus de création de nos vêtements repose sur trois étapes principales : la production des matières premières, la fabrication du vêtement, et le transport jusqu’à la boutique.
Cela peut paraître étonnant, mais la production de matières premières pour nos vêtements nécessite l’utilisation de nombreuses ressources qui ne sont pas renouvelables ou alors extrêmement précieuses. L’eau par exemple est nécessaire pour l’alimentation des animaux dont l’élevage intensif a pour but la production de vêtements fabriqués à partir de cuir ou de laine. Elle est aussi utilisée pour la culture de toute autre matière première servant au tissu de nos vêtements. Ajoutons à ça un bon nombre de pesticides et de produits chimiques. Le coton par exemple, sa culture est l’une de celle qui nécessite le plus d’eau douce et de pesticides. Pour te donner un exemple plus concret, d’après un article de l’UNEP datant de 2018, il faut 7570 litres d’eau pour produire un jean.
https://www.unep.org/news-and-stories/story/putting-brakes-fast-fashion
En ce qui concerne la fabrication, là aussi l’eau et les produits chimiques sont de la partie. Le fait de teindre nos vêtements nécessite beaucoup de produits chimiques qui sont dangereux à la fois pour la santé de notre planète mais aussi pour celle des ouvriers du textile. Ces mêmes ouvriers qui travaillent dans des conditions déplorables et subissent de dangereux accidents de travail dû au faible niveau de sécurité. Et tout ça pour un salaire miséreux: au Bangladesh, les ouvriers du textile sont payés l’équivalent de 83 euros par mois. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésite pas à consulter cet article :
Après ces premières étapes, il faut bien entendu transporter le vêtement jusque dans les magasins (ou dans nos boîtes à lettres). Étant donné que la majeure partie de la production est délocalisée, on imagine aisément l’impact que ça peut avoir. L’avion est le mode de transport le plus utilisé, avec bien sûr les voies maritimes. Tout ça, représente énormément d’émissions de carbone. En effet, 10% des émissions carbone de l’humanité proviennent de l’industrie textile. Reprenons l’exemple de notre jean : 65 000 km, c’est la distance moyenne parcourue par un jean avant d’arriver à sa destination finale. Cette distance représente 1,5 fois le tour de la Terre.
L’industrie textile est l’une des plus polluantes qui soient. On estime à 100 milliards le nombre de vêtements vendus chaque année à travers le monde. Certaines marques comme Zara ou H&M sortent plus de 15 collections différentes chaque année.
Finalement, beaucoup de ces vêtements sont jetés et deviennent des déchets supplémentaires. Un camion à ordure rempli de nos vêtements est jeté à la décharge chaque seconde.
La pollution, la perte de ressources non renouvelables, la souffrance des employés sous-payés. Voilà la face cachée de la “Fast Fashion”.
La vérité n’est pas très belle mais les faits sont là. Et face à ces faits, une prise de conscience s’opère chez beaucoup d’entre nous. La bonne nouvelle ? On peut changer les choses.
Quelles sont les alternatives à la “fast fashion” ?
Se détacher de la “fast fashion” ce n’est pas facile, néanmoins il existe plusieurs alternatives.
La première chose à faire est de prendre conscience, mais aussi de prendre du recul. On se dit toutes et tous la même chose “Je n’ai rien à me mettre”. On sait très bien que c’est faux. Essaie de prendre du recul sur ce que tu as dans ton placard, étale tous tes vêtements sur ton lit et regarde-les vraiment. Tu pourras découvrir des surprises et de vrais trésors ! Essai de varier tes tenues avec des petits détails, parfois une simple ceinture, un collier, un foulard peut faire toute la différence ! Il n’y a pas de secret, la première chose à faire pour se détacher de la “fast fashion”: portes ce que tu as.
Bien souvent ce que l’on a ne nous plaît plus. Si c’est le cas, ne jette surtout pas ! Il y a de bien meilleures alternatives à commencer par la vente. Il est très facile aujourd’hui de vendre ses vêtements, tu peux bien entendu utiliser Vinted, mais aussi Leboncoin, Videdressing ou même Facebook. Cela peut te permettre de gagner un peu d’argent et de donner une seconde vie à ton vêtement, qui comblera de bonheur une autre personne. Si la vente n’est pas très concluante pour l’instant, notre ebook “Deviens un expert, fais exploser tes ventes Vinted!” est là pour t’aider.
Si tu ne souhaites pas vendre, tu peux toujours donner. De nombreuses associations récoltent des vêtements pour les donner aux personnes les plus démunies. Ton pull ne te plaît peut-être plus, mais il peut toujours réchauffer quelqu’un qui en a besoin.
Vendre de la seconde main c’est bien, en acheter c’est encore mieux. Mais avant ça, à bas les clichés ! Non, la seconde main ce n’est pas sale. Non, acheter de la seconde main ce n’est pas acheter des trucs vieux et démodés. Beaucoup de personnes s’habillent exclusivement avec de la seconde main et ont pourtant des styles superbes et qui plaisent beaucoup ! Mais ne te contente pas de nous croire sur parole, va faire un tour sur notre compte Instagram, ou dans notre rubrique “Shop my 2nd Hand look”. Tu y trouveras des tenues dénichées exclusivement sur Vinted. De nombreuses influenceuses ne portent que de la seconde main (ou presque) et ont des looks incroyables ! Tout comme pour la vente, tu peux acheter de super pièces de seconde main sur Vinted mais aussi ailleurs. Très bientôt, nous écrirons un article qui réunira les meilleurs sites pour acheter des articles de seconde main.
Si tu es motivé(e) et doué(e) en couture, l’upcylcing peut t’intéresser. Il s’agit simplement de créer de nouveaux vêtements à partir d’anciennes pièces. Tu peux par exemple prendre une vieille robe de ta grand-mère et la remettre au goût du jour ! Si la couture ce n’est pas ton truc, tu peux toujours acheter des vêtements qui ont été “upcyclés”. Ça te permet en plus d’avoir des pièces uniques.
Des alternatives à la “fast fashion”, il y en a. La seconde main est synonyme de second souffle pour notre environnement. C’est notre planète, c’est notre portefeuille, ce sont nos décisions. Nous avons le pouvoir d’agir à notre niveau.
Démocratisons la seconde main !
Eugénie Piola & Zoé Mendonça / @Myyntie Team